Édito

On attribue souvent au terme « populaire », un sens artistique dévalorisant. « Populaire » signifie réellement : « qui appartient au peuple ». Et « Marseillons! » appartient au peuple de Marseille. Des vieux, des jeunes, des enfants, des riches, des moins riches, et toute les origines et les couleurs de peaux sont sur scène comme dans la salle. La richesse de ce peuple, raconte une ancienne et longue histoire qui est le coeur du spectacle. « Marseille n’est pas une simple capitale régionale, c’est une civilisation de la joie de vivre, du bonheur de dire », comme se plaît à nous le rappeler notre cher auteur Henri-Frédéric Blanc. C’est cette civilisation qui constitue la matière vivante de cette « Odyssée phocéenne ». Tout comme les gens qui forment cette civilisation, les artistes qui jouent dans cette création originale (« les marseillons », comme on se plait à les appeler) ont des inspirations aussi diverses que différentes. C’est cette différence qui crée son harmonie et sa grandeur d’âme. Et de ce fait, le spectre artistique s’en trouve tout aussi large. Dans « Marseillons! », pas de cloisonnement : on y entend du jazz, du chant lyrique, du rap, de la musique traditionnelle arménienne, africaine, corse, chinoise, de l’électro, du flamenco, de la dance classique, du hip-hop, etc. Les acteurs sont issus du stand-up ou des grandes écoles de théâtre, des humoristes partagent la même scène avec des acteurs de « film d’auteur », des « actrices tragédiennes » jouent avec un clown, etc. Un « marseillons » c’est un acteur, un musicien, un instrumentiste, un chanteur, un peintre, un photographe, un danseur, un artisan… Il peut être marseillais de naissance, d’origine, de coeur ou d’attache, mais il a surtout de l’Humanité ! Il est rare et difficile de pouvoir réunir autant d’artistes dans une même aventure. Les moyens financiers, les difficultés matériels imposent souvent leurs lois drastiques. Mais tout comme le premier, il faut un peu de folie et de la chance pour arriver à rendre possible une telle entreprise ! La folie et l’inventivité nous l’avons, et vous public, collectivités, institutions, partenaires, la chance vous allez nous la donner, pour que nous partagions une deuxième fois cette Grande Comédie et « marseiller » ensemble !